Samedi 20 juillet 2024 à partir de 18h30

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SOIRÉE POÉSIE

L’âme de la Beauce

Lectures, échanges et dédicaces suivis d’un repas partagé

À l’occasion de la parution du recueil de poésie L’âme de la Beauce écrit par Guy Dolléans puis recueilli et mis en page par Michèle Dolléans, sa fille, nous organisons à la librairie une soirée sous le thème de la poésie. La soirée commencera par des lectures de poèmes, des échanges et une séance de dédicace par Michèle Dolléans, et terminera par un repas partagé dans le patio de la librairie afin de profiter d’une belle soirée d’été.

• Le livre

Guy Dolléans (1912-1998), beauceron de souche, appartient à une famille de charpentier depuis quatre générations. Certains de ses aïeux avaient à cœur et étaient fiers de faire partie des Compagnons du Devoir, ce qui « anoblissait leur métier ». Il fut donc élevé dans cette culture-là. Fils d’un artisan-menuisier-charpentier, il entre dans la vie active à 12 ans, son père étant rentré de la guerre, handicapé.

L’acharnement et la réussite aidant, l’artisan est devenu chef d’entreprise. Il crée son entreprise qui, après avoir travaillé le bois, se converti en charpente métallique pour l’Agriculture puis l’Industrie, ce qui donnera naissance au département florissant de l’exportation et lui vaudra de recevoir la médaille d’or pour contribution aux exportations de la France.

À l’heure de la retraite, il est saisi par une nouvelle passion : la poésie. Amoureux de la Beauce, de ses champs de blé blond, des moulins de son enfance, il apporte des témoignages d’une époque, d’une région, de métiers disparus qu’il décrit avec talent et qu’il nous fait aimer.

Après avoir retrouvé et regroupé les poèmes de Guy Dolléans, c’est sa fille Michèle Dolléans qui se charge de les faire paraitre dans un livre afin que sa poésie ne soit pas oubliée.

La Beauce

Cette plaine sans limites
Aux horizons lointains
Ciel débordant du site
Tour à tour et de loin
Aux lumières changeantes
Beauce plate, pesante.

Les couleurs avec les saisons
Te parent de teintes, de tons
Vert nature, guérets marrons.
Et l’été, mouvante et blonde
Tu es tous l’espoir du monde
Tu ondules sous la caresse du vent
Prometteuse, bientôt ta moisson t’attend.

Depuis des siècles, ton blé
Aux hommes a apporté
Leur nourriture, par ta fécondité.
Et d’années en années, sans te relâcher
C’est bien la vie que tu leur as dispensée.

Tes espaces n’ont pas de bornes
Ton étendue est calme et morne
Mais ta terre est la plus bonne
Voyez les labours d’Automne.

Et quand le soleil disparaît
Quand l’obscurité te cache
J’entends ta vois, que je sache
Ton murmure constant, bruit discret
C’est ta nature que j’entendrais.

Des clochers jaillissent par ci, par là
Loin et visibles à des lieues de là
Ce sont les gardiens de la plaine
Et les témoins de nos peines.

Les routes sont longues, plates
Du nord au sud, toutes droites
De loin en loin, seul un bois
Ici l’espace est roi.

Mais c’est la plaine de Beauce
Qui ne baisse, ni ne hausse
Le travail elle propose
Le labeur elle impose…

Le moulin

Sous le ciel serein
Il était si bien
Le grand moulin
Ecrasant le grain
Préparant le pain.

Fidèle témoin
Des peines de nos pères
Donnant la vie à nos frères
Heures joyeuses et parfois amères.

Mais maintenant
Au fil des ans
C’est toi, moulin d’antan
Avec tes ailes
Tournant au vent,
Qui nous rappelle
Le bon vieux temps
D’une vie fraternelle.

Combien de boisseaux ?
Combien de quintaux ?
De blé, a-t-il moulu
Ce moulin abattu,
Solitaire, dressé vers le ciel
Barrant la plaine de ses ailes.

Tel un Dieu inconnu
Imposante et gigantesque
Stature géante, ou presque.
Ses ailes balayaient le sol
De là s’élevaient en plein vol.
Si sa membrure craquait
Quand le vent trop fort soufflait,
Alors nuages, orages menaçaient.
Il savait attendre et se repliait
Sa silhouette dominait l’horizon.
Il était là, attendant les moissons
Et sa tâche ignorait les saisons.
Son âge était inconnu
Ici, on l’avait toujours vu.
Combien d’années, qui l’aurait su ?

Ferrures rouillées, échelle branlante
Ailes fracassées et portes pendantes
Bois éclatés, la toiture arrachée
Ses meules gisantes à terre, démontées
Comme un vieux combattant
Il avait bravé le temps.
Au fil des ans, tel un rite sacré
On lui portait, on lui confiait le blé.
Il restituait la belle farine
Comme un offrande divine.
Il avait ses serviteurs attitrés
Meunier de père en fils, disait-on
Et maître de moulin par tradition.

Moulins de Beauce et de nos régions
A nous-mêmes ils donnent une leçon.
De nos ancêtres, ils sont les témoins
De leurs vertus, ils sont les gardiens
Sans eux, il n’en reste rien.

 

• Adultes et ados

• Entrée libre pour les lectures, aucune obligation d’achats

• Participation demandée pour le repas partagé

• Places limitées, réservation souhaitée