Chassé de son pays d’origine par la Grande Famine, Thomas McNulty, un jeune émigré irlandais, vient tenter sa chance en Amérique. Sa destinée se liera à celle de John Cole, l’ami et amour de sa vie.
Dans le récit de Thomas, la violence de l’Histoire se fait profondément ressentir dans le corps humain, livré à la faim, au froid et parfois à une peur abjecte… (suite de la présentation éditeur >) Traduit de l’irlandais par Laeticia Devaux.

Sebastian Barry est un écrivain dramaturge irlandais né en 1955. Il s’est ouvertement inspiré des membres de sa famille éloignée pour construire les intrigues de ses romans Annie Dunne (2005), Un long long chemin (2006), Le testament caché (2009), et Du côté de Canaan (2012). L’homme provisoire (2014), qui dépeint son grand-père alcoolique lui a valu d’être déshérité par ledit ancêtre, et Thomas McNulty, le personnage principal de Des jours sans fin (2018) a été largement inspiré par l’homosexualité de son fils.

Sebastian Barry est considéré comme l’un des écrivains irlandais les plus doués de sa génération. Remarqués en France tant par la presse que par les lecteurs, ses livres ont plusieurs fois fait partie de la dernière sélection du prix Femina étranger et du Grand Prix des lectrices de Elle. Sebastian Barry est le seul romancier à avoir obtenu deux fois le Costa Book of the Year, pour Le testament caché et Des jours sans fin. (Source >)

Coup de cœur de Paméla :

Quel espace de liberté peut-on trouver en plein chaos, celui de la famine, de la guerre, des espaces brûlés par le gel ou le soleil, noyés par les inondations ou le sang des massacres perpétrés contre les Indiens ou par eux en représailles ? Le narrateur, Thomas McNulty, jeune homme solaire, sensible, qu’on devine homosexuel sans que cela ne soit un problème ni pour lui ni pour ceux qui l’entourent, y répond au long de 272 pages de barbarie et d’épreuves, toujours équilibrées par l’insolence d’un bonheur qu’il arrache tous les jours, ne permettant à rien ni personne de ternir son appétit d’aventure, d’amour et de survie.

Terriblement original, ce récit enfiévré, aux dimensions géographiques et humaines vertigineuses, ne s’attarde jamais sur les évidences, ne ressasse aucun cliché, n’impose aucune morale. Elle semble d’ailleurs absente, remplacée par l’instinct de personnages si réels qu’on éprouve chaque horreur avec eux, empruntant leur peau le temps d’effleurer le courage, l’endurance mais aussi la saveur d’une vie d’hommes libres parce qu’inséparables, forts d’une singularité qui les dispose à survivre grâce à leurs qualités personnelles, sans jamais avoir à se justifier.

Une lecture éprouvante, comme une balle tirée en plein cœur qui ne tuerait pas mais ferait de la place…

Paru le 11 janvier 2018 aux Editions Joëlle Losfeld, 272 pages, 22 €.

Commander à la librairie >