La librairie vous convie à une rencontre passionnante, sous le signe de la criminologie : Jean-Michel Sieklucki, avocat et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages sur le monde carcéral et la justice, viendra dédicacer ses livres et présenter son parcours, des tribunaux de France jusqu’à ceux d’Outre-Mer. Il sera à votre disposition pour toutes les questions que vous aurez à lui poser.
Né en 1947 à Tours, fils, petit-fils et père d’avocat, avocat pénaliste lui-même de 1971 à 2011, Jean-Michel Sieklucki a été Bâtonnier de l’Ordre en 1983 et 1984.
Il est l’auteur de trois livres publiés dont un livre de souvenirs de cours d’assises Les criminels vont-ils tous en enfer ? préfacé par Me Henri Leclerc, et deux romans mettant en scène le monde judiciaire La Chute d’Adrien et La conscience de Joseph Bourganeuf. Il a publié au printemps 2017 un roman dont l’action se passe au bagne de Guyane en 1910, Le Diable et le Salut. Fin septembre 2018 a paru un livre de souvenirs professionnels et personnels : J’ai peur de m’ennuyer au Paradis.
Ses livres, disponibles à la librairie :
La conscience de Joseph Bourganeuf
Au début était l’homme. L’homme seul. Sans vérité. Sans besoin de vérité. Sa perception des choses et des situations lui suffisait. Elle s’imposait à lui sans analyse, comme un simple fait. Tout n’était qu’évidence dans sa vie. Puis est venu l’autre, qui portait en lui compagnie, solidarité et partage. Et la vérité est apparue, car l’autre apporta aussi la contradiction. L’autre vision, l’autre perception des situations vécues.
Et l’évidence s’en est allée. Et la difficulté est venue. Et l’autre est devenu les autres, et les vérités sont devenues plurielles. Les contradictions et les oppositions aussi. Il a alors fallu inventer le procès, le juge et leur aboutissement, la vérité judiciaire. Superficielle, raisonnée, construite ou intuitive, la vérité judiciaire est un mal nécessaire. Souvent difficile à admettre. L’homme abandonne-t-il aisément sa vérité, la seule valable à ses yeux, pour cette autre qu’on lui impose ? Avant l’affirmation de La vérité par le juge, les autres, dont la valeur est jusque-là entière et respectable, doivent s’affronter pour triompher.
Ce lieu de combat est le procès criminel où vont naître et se développer les vérités de chacun. De l’enlèvement d’une petite fille au verdict… Ce roman fait revivre une affaire criminelle réelle qui a défrayé la chronique.
Les criminels vont-ils tous en enfer ?
Un jour, l’avocat se trouve confronté pour la première fois à celui qu’on appelle un criminel. Il s’attend à trouver un homme différent. Une sorte de mouton à cinq pattes. Or, il s’aperçoit qu’il n’en est rien… Le juge d’instruction, un homme puissant ? Pourquoi le conserver s’il est devenu un bureau d’enregistrement, une machine à délivrer des commissions rogatoires et à recopier le travail du parquet ? Le chemin qui mène du crime au procès est long, complexe et douloureux.
Le rôle de l’avocat est à ce stade fondamental et passionnant… J’ai passé six à sept mille heures dans les parloirs… La prison dénature-t-elle l’homme ou le révèle-t-elle dans sa vraie dimension ? Débusquer l’erreur partout où elle se trouve. Ignorer les hommes d’a priori et de certitudes. Douter de tout jusqu’à la conviction. Autant de réflexions que suggère ce livre original et attachant. On y vit 26 procès d’assises célèbres ou moins connus, plaidés par l’auteur, qui nous fait partager son approche du monde judiciaire, abordé de face, sans faux-semblants ni langage convenu.
Il nous livre ici une opinion éclairée et procède à une classification inédite et illustrée des divers comportements criminels.
La chute d’Adrien
« Ce qu’il n’avait jamais imaginé, si ce n’est dans ses pires cauchemars, venait de se produire. Adrien Despéran, avocat pénaliste connu à Bordeaux, venait d’être mis en détention provisoire… Le monde des hommes en marche n’était plus le sien. Il avait accosté sur le rivage des hommes immobiles… …II aspirait à une autre vie. Voir le temps passer. Ne plus construire en permanence des machines de guerre pour sauver un homme, au risque d’en blesser un autre.
Les regarder avec d’autres yeux. Leur parler d’égal à égal. Ne plus être l’homme providentiel, le faiseur de miracles… En fait le drame d’Adrien était son envie de vivre mille vies. Si belle soit-elle, ne vivre qu’une vie lui paraissait frustrant. Il aurait voulu être à la fois Paul Emile Victor et mère Teresa. Pasteur et Vasco de Gama… » Dans ce roman fortement inspiré de faits réels, l’auteur pose un double regard : lucide et acerbe sur le monde judiciaire, douloureux et réaliste sur le monde carcéral.
Il invite le lecteur à un voyage étourdissant dans ces deux univers si mal connus.
Le Diable et le salut
Charles, jeune bourgeois de la Belle époque, va, à la suite d’une erreur judiciaire, vivre l’enfer du bagne guyanais. Il va découvrir un monde où les plus bas instincts de l’homme sont érigés en règle de survie, un monde dans lequel il lutte avec l’énergie du désespoir contre la déchéance et la mort auxquelles peu échappent. Son père, qui s’efforce à Paris d’obtenir la révision d’un procès injuste, entreprend, avec une détermination qu’on ne lui imaginait pas, une course contre un temps qu’il sait compté, car on ne résiste pas longtemps à la « tentiaire », broyeuse d’hommes. L’auteur, ancien avocat pénaliste, nous fait revivre, avec une plume d’historien et de romancier, une période peu glorieuse de la justice française. Cette histoire d’amour filial, d’amitié d’hommes confrontés à l’horreur, est un récit fidèle et terrifiant de ce que fut la vie des forçats au début du XXe siècle.
J’ai peur de m’ennuyer au paradis
« L’activité de la justice est un merveilleux miroir de la faiblesse humaine… Il me fallait apporter à mon rôle de défenseur un exotisme auquel n’est pas accoutumé l’avocat de province… Je rêvais cependant d’un autre lieu. Un atoll où je savais que le tourisme ne pénétrait pas. Ouvéa, l’île ensanglantée… J’ai toujours été attiré par le mariage des contraires. Du chaud et du froid. Du salé et du sucré.
De l’enfer et du paradis. Un goût affirmé pour les contrastes. Sans doute un rejet de l’uniformité ». L’auteur du livre de souvenirs « Les criminels vont-ils tous en enfer ? » livre ici la partie aventureuse de ses vies professionnelle et personnelle. Il nous fait partager son expérience de la justice d’Outre-Mer et voyager avec lui de la Nouvelle-Calédonie à la Guyane en passant par la Mauritanie et la Côte d’Ivoire.