Poésie – France
Résumé éditeur :
Et cette précision — c’est le deuxième trait — se trouve, elle-même, doublement accentuée. D’abord, par le vague des lieux, des espaces où ces animaux séjournent ou se rencontrent : « le continent », « l’océan », « l’archipel », « les volcans », « la ville », « la montagne » (l’article défini donnant à ce vague son étrange présence). Ensuite, par l’indistinction des figures humaines : hormis ce « je » qui fait irruption dans l’un des poèmes, on ne connaît que « les gens », « les habitants », « les tribus », « les indigènes », « les vieux », « les malades », « les pauvres » (notons la constance du pluriel, en quoi se dissout toute singularité).
– Extrait de la préface de Jean Renaud
Coup de Paméla :
Les « animaux » d’Étienne Ruhaud (déjà l’auteur d’un premier roman remarquable, Disparaître, chez Unicité) existent presque. Et ce « presque » nous plonge tour à tour dans l’amusement inquiet, la déstabilisation, la répulsion, l’étrange inconfortable, la crainte nimbée d’un rire pour se rassurer … Une profusion d’images improbables surgit de la description précise de ces micro-portraits, dont la froideur clinique mimant le scientifique égale la beauté de la formulation du poète. Rencontrez ces étranges créatures, symboliquement fortes, rappelant que la nature demeure tout sauf un cadre romantique posé pour notre seul plaisir. Certaines sont illustrées par l’artiste Jacques Cauda, mais pour les autres, il vous faudra les imaginer, non sans un certain frisson dans le dos…
Étienne Ruhaud, Animaux, Editions Unicité, octobre 2020, 50 pages, 12 €